• La fureur d'une famille (partie 2)

    Pour tous les mordus de mon histoire (existants ou non tongue) voici  la suite de "La fureur d'une famille"   j'espère qu'elle vous tiendra autant en haleine que la première partie.

     

                                                                Bonne lecture à tous...

    Après cela, je ne me souviens plus de rien. Enfin si, je me souviens m’être réveillée dans une laverie dégoutante, presque nue, les mains liées dans le dos, les chevilles en sang, liées elles aussi, je sens du sang chaud sur mon visage et mon corps, ma peau en est recouverte. Il y a un morceau de ruban adhésif sur mes lèvres, je tremble, je pleurs, j’essaye tant bien que mal de crier, d’hurler, de me faire entendre… En vain. Je baisse la tête et je découvre les mots écrit sur mon ventre au marqueur : « je reviendrai, c’est le matin de ton dernier réveil d’enfant, je reviendrai ». J’éclate en sanglots, je tourne la tête, je regarde le mur, il y a de nombreuses photos, des photos de moi nue, des photos de ma poitrine et de chacune des parties de mon corps. 

     

         J’entends du bruit, j’ai peur que l’homme qui m’est fait ceci entre de nouveau, peut-être recommencera-t-il ? Peut-être me tuera-t-il ? Je ferme les yeux, j’entends des pas puis quelque chose tombe durant le hurlement d’une femme, j’ouvre les yeux, puis sens mes larmes couler encore sur mon visage. Elle enlève le morceau d’adhésif sur mon visage, elle prend son téléphone et appelle les secours, elle me demande mon nom, je lui réponds doucement, la voix tremblante :

     

     « Megan, Megan Jacobs.

    -Quel âge as-tu Megan ?

    -Dix sept ans.

    -Quelle horreur ! s’écrit-elle, le visage détruit, décomposé, par la rage et la peur, de quoi te souviens-tu ?

    -Rien du tout, répondis-je en larmes, je ne me souviens de rien.

    -Ça ne fait rien, elle m’enroule d’une couverture, tout va s’arranger ne t’en fait pas. Veux-tu appeler quelqu’un ? Tes parents ?

    -Kieran et Aydan, mes frères.

    -Très bien. »

     

    Elle compose un numéro, que je lui dicte, les garçons décrochent aussitôt, je leur dit où je suis, en larmes, et je leur raconte tout, du moins tout ce dont je me souviens. Je sens tellement d’inquiétude, de rage, de colère, de peur, dans leur voix… Un policier est déjà avec eux. Ils arrivent sur les lieux, Aydan me voit de loin, il frappe dans le mur et n’ose pas approcher. C’est à ce moment que j’ai compris que quelque chose s’était brisé chez mon frère, Aydan était grand, musclé, et avait de larges épaules, il inspirait avant tout la force et la puissance, son visage montrait généralement une expression froide, son corps était distant… Mais je connais mon frère, Aydan n’avait jamais eu de comportement violent, d’agressivité, de mouvements brusques, d’excès de colère… Je l’ai vu à son arrivé, ce qui s’est passé l’a changé. Curieusement, c’est de la culpabilité qui montent en moi, je m’en veux, car Aydan, était l’être le plus doux, le plus tendre, le plus ouvert, le plus généreux et le plus souriant que j’avais pu côtoyer tout au long de cette courte  vie, je m’en voulais de l’avoir fait changer, mais ce n’était pas le seul à avoir était transformé, ma vie s’est achevée à ce moment, car jamais je ne pourrais revivre après cela. Tout était fini. L’enfance arrachée, l’innocence déchirée, l’amour supprimé, la compassion, la générosité, la douceur, la confiance… Toutes ces choses qui faisait de moi une personne forte, heureuse, aimante et aimée m’avait été enlevées, subitement. Rien ne me les rendra, je n’ai plus qu’à acquiescer à ce que me dicte le mal, à dire oui aux ordres de la souffrance et à accorder une place, une vie à la douleur. Mon cœur ne me semblait plus battre, il me semblait froid, brisé, détruit, vide, inexistant. Je ne  me sentais plus de ce monde, finalement, je viens à penser que la haine et le peine m’emmèneront bien loin de ce bas-monde. Mais je prie encore, Dieu acceptera peut-être me rendre une dignité, une force, de l’amour en moi… Ou peut-être auras t’il la conscience et l’honneur de m’enlever à ce monde, à cette Terre, qui à présent me semble ignoble, à ce monde qui ne me semble plus que l’enfer, les flammes, le néant, la fin.

    Kieran, lui, s’est approché, il était là,  à quelques pas de moi, il m’a fixé, m’a regardé, droit dans les yeux, j’ai senti tellement de honte sur mes épaules, mais pourquoi ? Etait-ce de ma faute ? Sûrement pas, jamais je n’ai fait quoi que ce soit, pour attirer ce mal… Pourtant c’est arrivé, je ne devrais pas mon vouloir, je ne devrais pas avoir honte, mais ces sentiments sont là, je les sens et les déteste, et Dieu sait à quel point je hais l’homme qui m’a fait ceci, jamais je ne pourrais lui pardonner, ou vivre en sachant qu’il vit. J’étais toujours enveloppée de cette couverture, Kieran pleurais, il essayait de cacher au mieux ses larmes, mais qu’importe, je les voyais, et ne pouvais les supporter.  J’avais encore le haut de ma jupe, enfin, ce morceau de tissu en lambeaux m’arrivait au milieu des cuisses, mais je n’avais que cela, Kieran a enlevé sa chemise, en dessous, il avait un tee-shirt blanc, tâché de sueur, je crois que mon frère n’a jamais eu aussi peur. Il m’a tendu sa chemise et s’est retourné. 

     

     Un policier est revenu, il a demandé à Kieran de partir, mon frère est entré dans une rage folle :

     «  Il s’agit de ma petite sœur !

    -Justement, a répondu l’agent, éloignez-vous. 

    -Vous plaisantez ? Je ne vais pas laisser ma sœur vivre cela toute seule ! C’est ignoble, elle ne mérite pas ça !

    -Personne ne le mérite. Je comprends votre colère, croyez-moi.

    -Vous comprenez ? Oui, sûrement, vous savez à quel point mon frère et moi avons des envies de meurtres, à quel point nous voulons que cet enfoiré paye pour ce qu’il a fait à Megan ! Et pour cela, je l’étranglerais de mes propre mains, je lui trancherais la gorge et le couperais en morceaux moi-même à condition que ce salaud paye pour ses crimes, vous entendez ? Buttez-le, ou je le ferais moi-même. »

     

    Kieran me regarda encore, puis sortit de la laverie pour voir comment Aydan supportais la situation. Mes frères étaient anéantis, notre famille, jamais ne survivrait. J’étais emplie d’une telle haine contre l’homme qui m’avait fait subir tout cela. Comment pourrais-je faire pour surmonter cette épreuve ? Je ne pourrais pas aider Aydan et Kieran. Pour la première fois de notre vie, nous étions seuls, et nous ne pouvions pas nous entraider, nous étions livrés à nous-mêmes... Jamais je ne trouverais la force d’accorder mon pardon à cet homme. Il m’a pris une partie de moi-même. Je n’arrive pas à comprendre comment quelqu’un peut faire ce genre de chose… Dans ce monde, la cruauté n’a plus de limite. On montre une violence et une inhumanité sans gènes, les protagonistes ne sont pas punis et s’en tire, les victimes souffrent toute une vie mais qui s’y intéresse ? Et dans tout cela les familles des victimes restent des dommages collatéraux, Aydan et Kieran en font partie, moi je suis de celle qui souffrira à jamais me rappelant chaque matin, à chacun de mes réveils, ce moment où j’ai ouvert les  yeux dans cette vieille laverie, chaque fois que je fermerais les yeux, je reverrais ces images. 

     

    Le temps passe, je ne me sens pas mieux. Trois semaines, et rien ne s’efface, je n’arrive plus à me battre à oublier ce moment où j’ai ouvert les yeux… Comment effacer ? J’ai besoin de savoir :

    « Dis-le-moi.

    -Explique-moi d’abord de quoi tu parles.

    -De ce qu’il m’a fait, je veux savoir.

    -Meg…

    -Kieran ! Dis le moi !

    -D’après le lieutenant en charge de l’enquête, il t’a cogné, puis drogué et il t’a violé.

    -Quand je t’ai appelé, tu étais déjà avec la police, pourquoi ? Ils ne recherchent une personne disparue qu’après quarante-huit heures…

    -Meg… On était vendredi, quand j’ai entendu ce bruit sourd au téléphone et que ça  a coupé juste après, quand tu m’as appelé de la laverie, on était mardi, les lieutenants pensent que c’est vraiment un miracle que ce dégénéré ne t’ai pas tué après tout ce temps.

    -Et Aydan ? Comment il va ?

    -Il est effondré. On l’est tous.

    -Vous ne savez pas ce que c’est que d’être détruit.

    -Tu te trompes, nous aussi ça nous a détruits.

    -Tu n’es pas à ma place Kieran. Tu ne sais pas ce que c’est. » 

    Je me suis enfermée dans ma chambre.

     Trois mois ont passés, je trente de me reconstruire, doucement, difficilement. J’ai quelque chose à annoncer à mes frères :

     « Kieran, Aydan… Je… Il… Vous… Je bafouillais, je ne savais pas comment leur dire.

    -On a vu les informations, on sait qu’il a été arrêté.

    -Comment ça ? 

    -L’homme qui t’a fait ça.

    -Non.

    -Tu crois que ce n’était pas lui ?

    -Je n’en sais rien Aydan ! Moi, je ne me rappelle de rien.

    -Lui, oui, il a avoué, et cet enfoiré avait des vidéos  de ce qu’il t’a fait ! 

    -Non, ce n’était pas de cela que je voulais. Je suis allée chez le médecin tout à l’heure… 

    -Pourquoi ?

    -Aydan, Kieran …

     

     

     

     

     

     

     

    Alors un avis sur la révélation de Megan ? L’avis de ses frères ?

     

     

     

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  • Commentaires

    1
    Lundi 28 Juillet 2014 à 19:25

    C'était bien :)

    J'ai juste une remarque... je peux ? (si je ne peux pas tant pis tongue)

    Je trouve que la réaction du frère de Jacob est un peu trop mature pour son âge, à 14 ans on a rarement des envies de meurtres... encore moins devant un policier ! C'est juste ça qui me dérange un peu ^^

    Sinon je crois savoir ce que Megan va leur annoncer he

    2
    Lundi 28 Juillet 2014 à 21:08

    Donc comme je t'ai dit, je suis désolée il y a une petite erreur dans la première partie, ils ont dix sept ans et pas quatorze... c'est important pour la suite...  Bref je suis contente que ca te  plaise !

     

     

    Pour l'idee que tu as, tu peux me dire par message si tu veux... (mais dis moi, je ne t'avais pas déjà parlé de la suite ?:p)

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